Illustrations (1 à 5)

Chi'our dédié à la mémoire des victimes des attaques terroristes d'aujourd'hui RosḤodesh Tammouz 5783
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Illustrations


Illustration 1

Ploni apprend que Réouven veut s'associer avec Shim'on. Or, Shim'on ne connaît pas le caractère de Réouven, mais Ploni, lui, connaît bien Réouven depuis longtemps, comme une personne qui n'a guère le souci de l'argent d'autrui, il doit mettre en garde Shim'on dès que possible contre une telle association. Il n'y a là aucun lashone har'a. Mais on doit prendre grand soin de satisfaire à toutes les conditions mentionnées plus haut (1).

Illustration 2

Si Réouven a déjà conclu son partenariat avec Shim'on, qui ne le connaissait pas, alors que Ploni savait à quoi s'en tenir au sujet de Réouven comme on l'a dit, le din dépend de ceci : si Ploni sait que Shim'on n'acceptera pas ses paroles, mais ne fera que soupçonner Réouven (ce qui signifie qu'il ne lui fera pas entièrement confiance pour les affaires et la comptabilité, mais qu'il vérifiera tout ce qui pourrait entraîner une perte), Ploni doit révéler [ce qu'il sait] à Shim'on. Mais il doit prendre garde à ce que les conditions de la deuxième section soient bien réunies.

En revanche, s'il comprend que Shim'on va ajouter foi à ses paroles, et par conséquent porter préjudice à Réouven (c'est-à-dire que Shim'on mettra fin à son association, ou [causera] d'autres dommages du même genre), il est interdit de révéler [quoi que ce soit] à Shim'on.

Illustration 3

Sache encore qu'on doit prendre garde de ne pas conseiller à Réouven de s'associer avec Shim'on, si l'on sait qu'un dommage va résulter d'un tel partenariat (si Shim'on est très pauvre, ou plus encore s'il n'est pas digne de confiance). C'est la même chose en matière de shiddoukh (2), ou d'embauche d'un artisan ou d'autres situations du même genre. Car même dans les cas où il est interdit d'aller proférer des paroles de rékhilout contre Shim'on, et de dire devant Réouven que [Shim'on] est dans une mauvaise passe [financière] comme on l'a vu plus haut (et il en va de même pour un Shiddoukh ou l'emploi d'un artisan), ce n'est interdit que dans la mesure où l'on fait subir un dommage à Shim'on.

Mais inversement, si on cause un préjudice à Réouven, en lui conseillant de s'associer avec Shim'on, ou de se fiancer, ou toute chose semblable, alors qu'on sait qu'étant soi-même dans la position de Réouven, on se tiendrait éloigné de personnes comme Shim'on, il est absolument interdit de donner un tel conseil à Réouven. C'est une transgression de l'interdiction de la Torah : « Devant un aveugle tu ne mettras pas d'obstacle (3) » dont Ḥazal ont dit : « Ne lui donne pas un conseil qui ne lui convient pas (4). » Il est des gens qui trébuchent à cet égard par intérêt. C'est une faute grave, et la cupidité conduit à transgresser un commandement négatif de la Torah !

Illustration 4

Si l'on apprend que quelqu'un veut organiser des fiançailles avec une certaine personne, et on sait que le fiancé a de graves défauts (dont on expliquera la nature plus loin en section 6), et que le père de la future mariée ne sait rien de cela, mais s'il en était informé, il ne consentirait pas [au mariage], il faut le lui dire.

Mais celui qui examine la question doit savoir que ce din comporte de nombreux détails que nous allons expliquer [également] plus loin. Tous [ces détails] doivent être pris en considération avant de s'autoriser [à parler]. On ne doit pas non plus déduire une permission pour soi-même d'une situation à une autre. Et avant d'en venir à l'explication de ce din dans tous ses détails, nous allons tenter d'écarter les obstacles habituels dans ce domaine (bien qu'en vérité, il soit inutile de les mentionner dans un livre, parce qu'ils sont tout à fait évidents et n'exigent ni apprentissage, ni raisonnement.)

Mais comme ils sont la cause de bien des maux, et puisque beaucoup de gens les considèrent comme permis, j'ai été contraint d'expliquer la grande tromperie des « les maîtres de la médisance (5) » à cet égard. Peut-être HaShem permettra que disparaisse une part de ce grand aveuglement ! Je vais à présent commencer, avec l'aide de D.

Illustration 5

On doit prendre bien garde d'éviter ces comportements méprisables, qui consistent pour une des parties [aux fiançailles] à dénigrer l'autre partie, pour des motifs absolument futiles. De telle sorte que si [par exemple le futur] marié est une personne innocente, dont l'esprit n'est pas familier de la malice des hommes ni de leurs tromperies, et qui ne se laisse pas aller à la légèreté comme les jeunes de son âge, on lui fait aussitôt dans la ville la réputation d'un garçon lourd et simple d'esprit, ce qui sera parfois une raison pour refuser de lui proposer un mariage, ou de rompre des fiançailles déjà conclues, ou d'autres dommages de ce genre (puisse HaShem fermer ces lèvres trop prolixes!) Car ils ne figurent pas seulement dans la catégorie des « maîtres de la médisance », mais la Torah les appelle « calomniateurs (6) », parce que ce qu'ils disent est faux, comme on l'a écrit plus haut (7). Même si ce qu'ils ont dit est entièrement conforme à la vérité, il faudrait que les conditions mentionnées plus haut fussent réunies.

Et en vérité, ces gens sont également appelés « ceux qui font fauter de nombreuses personnes. (8) » Car du fait de leur mauvaise nature, ils aiment à se moquer des gens, et à déverser la honte et l'humiliation sur autrui. Il incitent des hommes au cœur pur et juste à les suivre, de peur que ces médisants pleins de mépris ne leur fassent une réputation d'idiots et de simples d'esprit, ou ne les qualifient d'hypocrites. Par la suite, ils sont entraînés derrière eux, parce que « l'habitude devient nature. (9) »

Comme le dit le fameux dicton de la Guémara : « S'il va [avec les railleurs] il en viendra à se tenir [dans leur voie] et s'il se tient [dans leur voie] il en viendra à prendre place [avec eux.] (10) »

On doit grandement se renforcer pour ne pas donner à ces personnes la moindre ouverture, c'est-à-dire, ne pas se lancer dans des discussions avec elles, mais prendre garde à ne s'associer à elles d'aucune manière, comme il est écrit : « כִּי רַגְלֵיהֶם, לָרַע יָרוּצוּ; וִימַהֲרוּ, לִשְׁפָּךְ-דָּם[...]אִם-יֹאמְרוּ, לְכָה אִתָּנוּ:נֶאֶרְבָה לְדָם; נִצְפְּנָה לְנָקִי חִנָּם – S'ils disent: "Viens donc avec nous, nous allons combiner des meurtres, attenter sans motif à la vie de l'innocent'' […] Mon fils, ne fraye pas avec eux, écarte tes pas de leur sentier, car leurs pieds se précipitent vers le mal, ils ont hâte de répandre le sang. (11) »

Et Ḥazal ont enseigné : « Il vaut mieux pour un homme d'être appelé un imbécile (שׁוֹטֶה) tous les jours [de sa vie] plutôt qu'impie un seul instant devant HaShem ! (12) » Considéré « comme un imbécile » est en rapport avec les points en discussion [dans la Mishna], mais en vérité, un homme peut s'adonner, même activement, à des folies pour n'être pas appelé « impie – רָשָׁע » ne fut-ce qu'un seul instant. C'est ce qu'on apprend de l'Écriture, lorsque David haMélekh simula la folie devant le roi Avimélekh pour ne pas tomber entre ses mains (13).

À combien plus forte raison [devrions-nous user de ce stratagème en cas de nécessité] au Nom du Roi des rois, HaQadosh Baroukh Hou ! Ainsi que l'enseigne la Guémara : « Aux hommes et aux bêtes, tu es secourable, Éternel ! (Téhillim – Psaumes 36,7) : ce sont les hommes pleins de connaissance mais qui agissent [follement] comme des animaux, [au Nom du Ciel] (14) » Voyez aussi la Guémara : « si on trouve du sha'atnez dans son vêtement etc.(15) »

De la même manière, faire honte à l'une des parties [d'un shiddoukh] à cause des actions de ses ancêtres, cela aussi entre dans la catégorie du lashone har'a, comme on l'a expliqué plus haut (16).


Mis en ligne le Rosh Ḥodesh Tammouz 5783 (20 juin 2023)

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1 Interdit de la rékhilout, 9,2.















2 Rencontre en vue d'un mariage.









3 Wayiqra – Lévitique 19,14.

4 Rashi, citant Torath kohanim, commente ainsi le verset : « À celui qui est ''aveugle'' dans un domaine quelconque, ne donne pas un conseil qui ne lui soit pas approprié. Ne lui dis pas : ''Vends ton champ et achète-toi un âne !'', pour aller ensuite l'abuser et le lui prendre. »













5 « בַּעֲלֵי לָשׁוֹן הָרָע » ; Voir première partie, Chapitre 3 section 5.













6 « בַּעֲלֵי מוֹצִיאֵי שֵׁם רָע » Littéralement : les maîtres de la mauvaise renommée.

7 Chapitres 1 et 5.



8 « מַחֲטִיאֵי הָרַבִּים » de la racine « חט », faute.




9 « La coutume est une seconde nature qui détruit la première. » Blaise Pascal, Pensées sur la religion.

10 Avodah zara 18b : Rabbi Shimon ben Pazi a enseigné : quel est le sens du verset « אַשְׁרֵי הָאִישׁ- אֲשֶׁר לֹא הָלַךְ, בַּעֲצַת רְשָׁעִים;וּבְדֶרֶךְ חַטָּאִים, לֹא עָמָד, וּבְמוֹשַׁב לֵצִים, לֹא יָשָׁב – Heureux l'homme qui ne va pas au conseil des méchants, qui ne se tient pas dans la voie des pécheurs, et ne prend point place dans la société des railleurs ? » (Téhillim – Psaumes 1,1) Puisqu'il n'a pas « marché - halakh » [à leur conseil], comment aurait-il pu « se tenir » avec eux ? Et s'il ne s'est pas tenu, comment aurait-il pu « prendre place » avec eux. Et puisqu'il n'a pas pris place avec eux, comment aurait-il pu se montrer méprisant ? [puisqu'il ne s'est jamais joint à leur groupe, il n'aurait eu aucune raison de s'associer à eux que quelque manière que ce soit.] C'est plutôt pour t'apprendre que s'il est allé avec les méchants, il finira par se tenir [dans leur voie]. Et s'il se tient [dans leur voie], il finira par prendre place [parmi eux], et s'il a pris place [parmi eux] il finira par se montrer méprisant [comme eux]. Et s'il s'est montré méprisant, le verset dit de lui : «אִם-חָכַמְתָּ, חָכַמְתָּ לָּךְ; וְלַצְתָּ לְבַדְּךָ תִשָּׂא – Si tu deviens sage, c'est pour ton bien; si tu deviens un persifleur, toi seul en porteras la peine. » (Mishléi – Proverbes 9,12)

11 Mishléi – Proverbes 1:11-16.

12 Édouyot 5,6 : « Akavia ben Mahalalel témoigna sur quatre choses (quatre points de Halakha, sur lesquels il s'opposait aux Sages d'Israël.) Ils (les Sages) lui dirent, Akavia ! Rétracte-toi de ces quatre choses que tu as enseignées, et on te nommera président du tribunal d'Israël ! Il leur répondit : il est préférable pour moi d'être appelé un imbécile pendant tous les jours [de ma vie] plutôt que de devenir un impie devant Hashem pendant une seule heure. Cela pour qu'on ne dise pas [à son sujet] : il a changé d'avis par amour du pouvoir ! »

13 I Shmuel – I Samuel 21,16 et Téhillim – Psaumes 34,1 : « לְדָוִד- בְּשַׁנּוֹתוֹ אֶת-טַעְמוֹ, לִפְנֵי אֲבִימֶלֶךְ; וַיְגָרְשֵׁהוּ, וַיֵּלַךְ – De David, alors qu'ayant simulé la folie devant Avimélekh, il fut chassé par lui et se retira. »

14 Ḥoulin 5b : « Rav Yéhouda a dit au nom de Rav : ce sont les hommes qui sont intelligents, mais qui, malgré leur sagesse, se comportent humblement comme des animaux. »

15 Berakhot 19b : « Rav Yéhouda a dit au nom de Rav : ''Celui qui découvre un mélange d'espèces interdit [le mélange de lin et de laine] dans son vêtement doit l'enlever, même sur la place publique. Il ne doit pas attendre d'être rentré chez lui. Quelle en est la raison ? C'est qu'il est écrit : « 'אֵין חָכְמָה, וְאֵין תְּבוּנָה- וְאֵין עֵצָה, לְנֶגֶד ה – Il n'y a ni sagesse, ni prudence, ni résolution qui vaillent contre HaShem » (Mishléi – Proverbes 21,30) On déduit de là un principe général (klal) : En tout endroit où le Nom divin est profané, on ne témoigne plus de respect au Maître.'' »

16 Chapitre 4. 

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