Cinquième principe (1)

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L'interdiction du lashone har'a ; Cinquième principe :

Remarques préliminaires :

Dans cette partie, on expliquera une partie de l'interdiction du lashone har'a quant aux relations « entre l'homme et son prochain », la question de la négation de [bonnes] midot, les dinim qui dépendent de l'homme [dont on parle], et l'interdiction du lashone har'a au sujet des biens appartenant à son prochain.

Elle comporte huit sections.

Cinquième principe : première section

De même qu'il est interdit de faire honte à son prochain en ce qui concerne [son comportement] dans les relations « entre l'homme et son Créateur », il est également interdit de lui faire honte quant aux relations « entre l'homme et son prochain. », même si les paroles prononcées ne comprennent pas la moindre parcelle de mensonge.

Je ne veux pas cacher qu'il existe de nombreuses ramifications au sujet de ce [principe], et que l'appréciation [de la situation] peut varier [selon les circonstances]. On développera longuement cela plus loin dans le dixième principe avec l'aide de D.ieu. Pour l'instant, on présentera un élément qui est interdit sans le moindre doute. C'est le cas où l'on voit quelqu'un demander à son prochain de lui prêter de l'argent (notez que le prêt d'argent est un commandement positif de la Torah, comme il est écrit : « Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de Mon peuple... » (1), comme l'indique le Rambam.(2)), ou encore s'il le voit [demander] quelque autre service, et qu'il le lui refuse. Ou bien encore [s'il le voit transgresser] des commandements négatifs « entre l'homme et son prochain », comme le fait d'exercer une vengeance, ou de garder rancune, comme l'enseigne la Guémara : « Qu'est-ce que la vengeance ? Qu'est-ce que la rancune etc... » (3), puisque la personne en question ne lui a causé aucun tort [à celui qui profère ces paroles de lashone har'a], et qu'aucun avantage ne proviendra du fait qu'il raconte cela à autrui, cela s'appelle lashone har'a selon le din. Cela est vrai même s'il a été un protagoniste de cet épisode, même s'il est clair que l'autre personne aurait pu rendre ce service, mais l'a refusé par méchanceté. On a ici tous les éléments qui forment l'interdiction qu'on a vue au au précédent principe (section 3), qui concernait les rapports de l'homme avec son Créateur (« ben adam laMaqom »). Même si le refus a été adressé [non à lui-même] mais à une autre personne, et que celui qui parle n'est motivé que par un zèle pour la vérité (et à plus forte raison si c'est celui qui parle qui a été la victime de ce refus!) il est certainement interdit d'aller dénigrant cette personne pour ce [refus]. Celui qui transgresserait cet interdit, en plus de tomber dans la faute du lashone har'a, transgresse également [l'interdiction contenue dans le verset] « Tu ne garderas pas rancune. » (4)

En outre, si son intention est de prendre par ces paroles une revanche sur [celui qui lui a refusé ce service], et de rendre publique sa méchanceté, il transgresse également [l'interdiction contenue dans le verset] « Tu ne tireras pas vengeance. » (5), en plus de l'interdiction du lashone har'a.


Mis en ligne le 15 Sivan 5782 (14 juin 2022)














1 Shemot - Exode 22,25 : « אִם-כֶּסֶף תַּלְוֶה אֶת-עַמִּי, אֶת-הֶעָנִי עִמָּךְ--לֹא-תִהְיֶה לוֹ, כְּנֹשֶׁה; לֹא-תְשִׂימוּן עָלָיו, נֶשֶׁךְ - Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de Mon peuple, au pauvre qui est avec toi, ne sois point à son égard comme un créancier; n'exigez point de lui des intérêts » Rashi, citant Baba Metsi'a 71a, déduit que c'est une mitsva de prêter à un Juif, quelqu'un « de Mon peuple ».

2 Rambam (Maïmonide), Sefer haMitsvot, commandement positif 197. (voir le texte dans le menu "Pépites")

3 Yoma 23a, cité également par Rashi sur Wayiqra - Lévitique 19,18 : « Ne te venge ni ne garde rancune aux enfants de ton peuple, mais aime ton prochain comme toi-même : Je suis HaShem : On lui demande de lui prêter sa faucille, et il refuse. Le lendemain, l'auteur du refus lui demande de lui prêter sa hache. « Je ne te la prêterai pas, répond-il, tout comme toi-même m'as refusé un prêt ! » C'est là de la vengeance. Et qu'est-ce que la rancune ? On lui demande de lui prêter sa hache, et il refuse. Le lendemain, l'auteur du refus lui demande de lui prêter sa faucille. « La voici, répond-il. Je ne suis pas comme toi qui ne m'as pas prêté ! » C'est là de la rancune : on conserve de la haine dans son cœur nonobstant l'absence de vengeance. »


4 Wayiqra - Lévitique 19,18



5 Ibid.

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