Chapitre 8
L'interdiction de la rékhilout (רְכִילוּת) ; Huitième principe :
Huitième principe : Remarques préliminaires
Dans ce chapitre, on expliquera la notion de « poussière de rékhilout » sous tous ses aspects. Il comprend cinq sections.
Huitième principe : première section
Beaucoup de choses sont interdites au titre de « poussière de rékhilout. (1) » Je les expliquerai de manière abrégée, et le lecteur intelligent en déduira les équivalences.
Quelqu'un dit à son prochain que Ploni a été interrogé à son sujet, et qu'il a répondu : « Chut ! Je ne veux pas parler de ce qui s'est passé, ni de ce qui va se passer ! » Toute chose semblable, où l'on rapporte de quelle manière les paroles de Ploni suggèrent quelque chose de négatif à son sujet appartiennent à la catégorie de « poussière de rékhilout. »
Huitième principe : deuxième section
Si quelqu'un fait l'éloge de quelqu'un devant son ami, de sorte qu'un ressentiment contre lui risque de naître de cet éloge, et qu'un dommage puisse en résulter, il s'agit là de « poussière de rékhilout. » Par conséquent, il me semble qu'on devrait prendre garde à ne pas complimenter Réouven devant son associé Shim'on, (ni une femme devant son mari, ou un mari devant sa femme), parce qu'il lui a accordé un prêt, ou s'est montré charitable (2), ou l'a généreusement payé pour son travail, etc.
De telles paroles peuvent susciter dans le cœur de Shim'on un ressentiment contre son associé Réouven [pour en avoir trop fait.] Il se pourrait qu'une querelle s'ensuive (et de même entre un mari et son épouse), car Shim'on en viendra à penser que son associé s'est montré excessivement dépensier.
Huitième principe : troisième section
Lorsqu'on demande un service à son prochain et qu'il refuse, il faut prendre garde à ne pas dire : « Pourquoi as-tu fait la même chose pour Ploni ? C'est lui-même qui me l'a dit ! »
[De telles paroles] risquent de causer du ressentiment contre Ploni pour avoir révélé la chose à des tiers.
Huitième principe : quatrième section
Au titre de « poussière de rékhilout », il est interdit de révéler à quelqu'un ce qu'un autre a dit de lui, bien qu'il n'y ait aucun dénigrement [dans ses paroles], si la plupart des gens n'aiment pas qu'on répète [de telles choses] devant eux.
Huitième principe : cinquième section
Un homme doit garder secret ce que son prochain lui dit en privé. Même si une telle révélation ne s'appelle pas rékhilout, elle risque de causer un dommage pour celui qui s'est ainsi confié, et peut entraîner l'annulation de ses projets.
Avec cette [« poussière de rékhilout »], il manque à la discrétion (3) et trahit la volonté de son confident (4).

1 En hébreu : « אֲבַק רְכִילוּת ».
2 Hébreu : « בִּנְתִינַת צְּדָקָה – lui a donné la tsédaka » de la racine « ts-d-q » qui signifie justice : don en espèces ou en nature au titre de l'obligation de venir en aide à son prochain dans le besoin.
3 Hébreu : « דֶּרֶךְ הַצְּנִיעוּת » littéralement : la voie de la pudeur.
4 Hébreu : « בַּעַל הַסּוֹד », littéralement : détenteur d'un secret.
