Chapitre 4

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L'interdiction de la rékhilout (רְכִילוּת) ; Quatrième principe :

Quatrième principe : Remarques préliminaires

Dans ce chapitre, on expliquera le din de rékhilout, dans le cas où c'est le fait lui-même qui est connu, et non le récit (1), et la manière de corriger cette faute. Il comporte trois sections.

Quatrième principe : première section

L'interdiction de la rékhilout s'applique même si l'on ne révèle rien de nouveau, la personne sachant pertinemment que Ploni a dit telle et telle chose à son sujet, ou bien qu'il a fait telle ou telle chose qui l'a affectée. Cependant, [la personne concernée] n'a pas tout à fait réalisé que Ploni lui a causé du tort, et le rapporteur vient le lui rappeler.

C'est le cas lorsque Réouven est sorti du tribunal qui vient de lui donner tort. Shim'on le croise et lui demande : « Alors ? Comment ton procès s'est-il passé ? » Réouven répond qu'il a été jugé responsable à tel et tel titre. À quoi Shim'on ajoute (2) : « Ils ne t'ont pas jugé correctement ! ». Cela s'appelle de la rékhilout, parce qu'en s'exprimant ainsi, il a ouvert une nouvelle perspective, qui tend à provoquer dans son cœur la haine contre Ploni (3).

Quatrième principe : deuxième section

Si Réouven a dénigré Shim'on devant deux personnes, et que l'une d'entre elles ait transgressé l'interdit de rékhilout, en révélant la chose à Shim'on, la seconde personne doit prendre garde à ne rien révéler à Shim'on. À plus forte raison s'il « surcharge le récit », et on l'appelle alors « colporteur de ragots. » C'est interdit non seulement s'il comprend que Shim'on nourrit encore des doutes sur la véracité de cette histoire (comme lorsque Shim'on demande : « Est-ce vrai, ce que ton ami m'a dit, à savoir que Réouven a dit du mal de moi devant toi ? »). Il est alors certainement interdit de le lui dire. Mais même si ce n'est pas le cas, il ne doit pas non plus parler, parce que ses paroles vont attiser l'hostilité de Shim'on envers Réouven. C'est que l'histoire prend une dimension bien plus grave s'il l'entend non d'une, mais de deux personnes ! Il peut ainsi arriver que Shim'on et Réouven en viennent à se quereller à cause du second récit (4), qui renforce le colportage.

Quatrième principe : troisième section

Si l'on a transgressé, et proféré des paroles de rékhilout à l'encontre de son frère, et qu'avec l'aide de D., on en vienne à faire Téshouva, il ne peut y avoir de réparation avant d'avoir demandé et obtenu le pardon du prochain. On doit aussi implorer le pardon du Créateur du monde, pour avoir transgressé « לֹא-תֵלֵךְ רָכִיל בְּעַמֶּיךָ – Ne va pas colportant le mal parmi les tiens (5). » Tous les détails de ce din sont les mêmes que ceux qui concernent le lashone har'a.


Mis en ligne le 23 Adar 5783 (15 mars 2023)

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1 Le fait est connu, mais n'est pas devenu un objet de réflexion pour la personne concernée, et aucun récit n'en a été fait avant que quelqu'un n'en parle. Il y a là un appel à la discrétion, notamment pour ne pas aviver une douleur qui n'était pas ou plus ressentie avant qu'on ne rappelle de douloureux souvenirs.

2 Sans doute dans une bonne intention.

3 Son adversaire au tribunal.












4 Alors que peut-être, sur la base d'un seul rapport, la querelle n'aurait pas éclaté.






5 Wayiqra – Lévitique 19,16. Voir ci-dessus première partie, Principe 4, section 12.

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